mardi 28 août 2007

On ne pouvait pas le rater : 29 août 2007

Ce mercredi 29 août, Mustafa Kocakurt est l'invité de Marc-Olivier Fogiel. Mustafa Kocakurt est le père d'Enis, le petit garçon de 5 ans enlevé le 15 août dernier par Francis Evrard, pédophile récidiviste.


Article "Mustafa Kocakurt : Je suis sûr qu'il aurait tué mon fils" du journal "Le Figaro" du 25 août 2007

Evrard est-il entré en contact avec votre fils ?
Mustafa Kocakurt - Enis était sur le pas de la porte en train d'essayer de nouvelles baskets achetées par sa grand-mère. Un homme s'est approché de lui : il lui a d'abord proposé de l'aider à nouer ses lacets, avant de lui offrir une visite dans son prétendu magasin de jouets. En rentrant de mon travail, je n'ai pas vu mon fils alors que d'habitude il est toujours là à m'attendre. Les enfants de mes voisins m'ont alors prévenu qu'Enis était parti avec un homme âgé. Ils m'ont fait de cet homme une description détaillée.

Quand avez-vous prévenu la police ?
Assez rapidement, d'abord par téléphone, avant de me rendre au commissariat. On a cherché à me rassurer : on m'a dit de ne pas m'inquiéter, que mon fils allait revenir, qu'il s'était sans doute perdu à la braderie... Moi, j'étais convaincu qu'il lui était arrivé quelque chose. Je ne vous cache pas que je pensais ne plus jamais le revoir. Mais mes voisins ont été formidables. Nous avons confectionné des affichettes avec la photo d'Enis et le signalement du suspect. Le gérant d'un café a aussitôt appelé la police, et les informations qu'il a fournies correspondaient au portrait d'Evrard. Ensuite, tout s'est emballé. Le commissariat s'est rendu compte qu'on avait affaire à un pédophile multirécidiviste qui avait échappé à son contrôle judiciaire.

Que vous a raconté votre enfant ?
Il n'a pas pu dire grand-chose. Il était groggy. Il a été drogué par Evrard, qui a utilisé ce qu'on appelle «la drogue du violeur». On a retrouvé sur Evrard un couteau, du sparadrap et de la ficelle. Je suis sûr qu'il aurait tué mon fils si la police n'était pas intervenue à temps. Il n'avait rien à perdre, il ne voulait pas se faire prendre et être envoyé à nouveau en prison. Nous, on va partir en vacances en Turquie en septembre. Et nous sommes tous suivis psychologiquement. Du maire de Roubaix au président de la République, tout le monde nous aide.

Comment s'est déroulé votre entretien avec Nicolas Sarkozy ?
On a discuté pendant environ trente minutes. Il m'a dit qu'il était depuis longtemps favorable à la castration chimique, mais qu'on l'avait empêché d'aller au bout de ses idées. Il m'a dit que maintenant qu'il était Président, il allait tout faire pour mettre ce genre d'individus hors d'état de nuire. Je pense que ces gens-là sont des monstres, on ne doit pas les traiter comme des êtres humains. J'espère qu'aucun parent ne vivra plus jamais ce que j'ai vécu.

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